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J. JOYCE, LE VILAIN PETIT COGNEUR

Dernière mise à jour : 11 mai 2021

Joe Joyce est à l’image des boxeurs actuels de la catégorie-reine, il n’a rien à leur envier. Il mesure près de 2 mètres, accuse une centaine de kilos sur la balance. Il a des troncs de chêne en guise de biceps, et des épaules carrées VIP d’Eminem dans une boite de nuit huppée.



On se souvient surtout de lui comme étant le rival de notre Yoka national, mais peut-on le limiter seulement à cette performance ? Pour rappel, il se voit récompensé d’une médaille d’argent au Jo de Rio 2016 contre celui que l’on surnomme l’Artiste, Tony Yoka. Alors qu’un an auparavant, il privait le français d’un titre, en le stoppant en demi-finales des championnats d’Europe. Quant à son palmarès, il demeure invaincu avec 12 combats pour autant de victoires, dont 11 obtenues avant la limite.


Très difficile me direz-vous de se faire une place au soleil chez les poids lourds quand on doit composer avec la trinité du pugilat, à savoir le charismatique et élégant Anthony Joshua avec son physique d’Imhotep, le surpuissant mais limité Wilder et l’éloquent technicien Tyson Fury. Mais est-ce l’unique raison ? Permettez-moi d’en douter. L’image du boxeur compte autant si, ce n’est plus, que ses faits d’armes, les excellents communicants Tyson Fury et le néo-retraité Floyd Mayweather l’ont bien compris. Aujourd’hui, un boxeur doit impérativement faire parler de lui de manière provocatrice, ou être actif (pour ne pas dire hyperactif) sur les réseaux.


Il faut croire que l’illustre Muhammad Ali a donné naissance à de nombreux enfants, à l’instar des catcheurs. Il faut avoir le verbe haut et intimidant, se donner en spectacle, grossir au besoin son palmarès, et faire le chou gras de la presse. Or, Joyce ne détient aucune des armes précédemment citées.

Joe dont le deuxième prénom signifie « obéir », n’obéit qu’aux règles du noble art avec un style qui lui est propre.


Toutes proportions gardées, je lui trouve des airs de Foreman à travers l’attitude. J’entends par là ce regard froid, limite impassible, et sa boxe qui n’est ni la plus rapide, ni la plus belle à voir, mais ô combien efficace. Sans oublier son menton de granite. Il a encaissé sans broncher les frappes nucléaires de DDD, en novembre dernier. De nombreuses mâchoires se seraient désolidarisées du reste des visages de certains boxeurs de la catégorie.

La victoire avant la limite, par abandon de Daniel Dubois, a provoqué un véritable séisme dans le monde de la boxe. Je n’ai pas été véritablement surpris, car j’ai vu combien Dubois était frustré lorsqu’il s’est aperçu du répondant de Joyce. Jusqu’à cette confrontation 100% britannique pour le titre européen, il n’avait jamais combattu un boxeur de l’acabit de Joyce, largement plus expérimenté, et qui cogne comme une enclume qui tomberait du 27ème étage.

Joe n’est pas le boxeur le plus excitant à regarder, il n’est pas non plus le plus grand dans le trash-talkers, mais du haut de ses 35 ans, il a de quoi inquiéter. Il a toutes les cartes en main pour secouer les certitudes des mastodontes de sa catégorie. Je pense qu’il n’a pas fini de nous surprendre.

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